LES ASSOCIATIONS NON PARTISANES

 
 

 

OBJECTIFS 

1.      Le rôle et le champ d’actions des associations non partisanes sont connus.

 2.      Quelques exemples d’associations non partisanes sont connus. 

CONTENU

 1.      Les partis et organisations n’ont pas le monopole de l’animation de la vie publique. 

Diverses autres organisations et individualités interviennent sur ce champ, par exemple : 

-         Les syndicats

-         Les associations diverses (défense des droits de l’Homme, environnement, etc.)

Ces associations interviennent dans la vie publique et leurs actions peuvent avoir des répercussions sur le plan politique.

 Elles mènent des activités souvent d’intérêt général indépendamment des partis : ces associations se fixent des objectifs autres que ceux d’un parti politique, notamment, la conquête et l’exercice du pouvoir politique en vue de la mise en œuvre d’un projet de société. 

2.      Le rôle des associations non partisanes 

Elles suppléent aux carences des pouvoirs publics : les associations caritatives, associations de protection des droits de l’Homme, etc. 

Elles résolvent des problèmes spécifiques ne relevant pas des compétences des partis politiques ou des pouvoirs publics (les associations religieuses, par exemple). 

Elles peuvent, par leurs activités, exercer une influence sur les positions de la classe politique : les initiatives de citoyens. 

Elles contribuent à la formation de l’opinion publique 

3.      Le caractère non partisan et le problème de la neutralité. 

Il existe des associations qui servent de paravent ou de relais aux partis politiques.

 Il peut arriver que des animateurs d’associations non partisanes manquent de sincérité et favorisent la récupération partisane desdites associations.

 Il est presque impossible d’avoir une neutralité dans l’arène publique : en luttant par exemple pour la salubrité dans son quartier, on peut heurter des intérêts politiques et se retrouver sur la même ligne politique que d’autres forces. Ceci n’enlève rien au caractère neutre de l’association. 

Il est légitime pour une association d’avoir ou d’exprimer des opinions politiques. 

SUGGESTION

 

L’animateur pourra se reporter utilement au cours sur « les organisations de solidarité internationale » pour puiser quelques exemples d’associations non partisanes.


 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Matériels didactiques


 

Texte :

 

LA SOCIETE CIVILE FACE AUX GOVERNANTS

 

(….)

 

avant tout, il échoit de définir les notions de société civile et de gouvernants. BOUSSUET écrivit à propos de la société civile : « on peut la définir société d’hommes unis ensemble sous le même gouvernement et sous les mêmes lois » .

 

Montesquieu, quant à lui, estimait qu’"une société ne saurait subsister sans un gouvernement".

 

L’Etat, c’est-à-dire les gouvernants, au sens large, exerce le pouvoir politique qui peut être défini comme le pouvoir de prévision, d’impulsion, de décision et de politique nationale.

 

Le pouvoir politique, au sens organique du terme, entretient avec la société qui l’environne, et qu’il organise, des rapports étroits qui sont déterminés par une influence réciproque en constante évolution.

 

Alors que le corps des dirigeants apparaît comme étant homogène, tel n’est pas le cas pour la société civile dont l’hétérogénéité s’explique par l’existence de différentes classes sociales, l’appartenance à différentes catégories et la présence de disparités régionales.

 

LA SOCIETE CIVILE : UN VERITABLE CONTRE-POUVOIR

 

Alors qu’il existe des contre-pouvoirs permanents au niveau politique et institutionnel, la société civile n’est appelée qu’exceptionnellement à tenir activement ce rôle afin d’éviter l’omnipotence du pouvoir politique.

 

Il est aussi vrai que, du fait de leur existence et leur pesanteur sociologique, elle contribue en permanence de manière passive à l’instauration d’un meilleur équilibre d’ensemble, plus favorable aux droits, libertés et intérêts des gouvernés.

 

LES PRESSIONS DE LA SOCIETE CIVILE SUR LES GOVERNANTS

 

Cette pression s’exerce sur plusieurs niveaux :

 

·        La pression électorale constitue le moyen de pression le plus efficace dont dispose la société pour exprimer ses appréhensions et ses souhaits.

 

·        Les élections permettent à la société civile de définir les grandes orientations de l’action politique et de désigner les gouvernants. Elles constituent assurément un puissant moyen de contrôle du pouvoir politique en ce que l’électeur est appelé à approuver la politique menée et à confirmer ou démettre l’équipe au pouvoir.

 

Il est clair cependant, que les élections doivent suffire à certains critères pour être vraiment démocratiques. Elles devront être directes, politiques, globales et épisodiques.


 

Il se peut cependant que le choix du mode de scrutin, le manque d’information de l’opinion et les pressions sur l’électorat faussent les résultats des élections. Tel est aussi le cas, si lors du dépouillement des urnes, des irrégularités se produisent.

 

C’est pourquoi, il est indispensable de charger un organe indépendant de la surveillance du déroulement correct des élections et, si besoin est de faire appel à des observateurs étrangers.

 

Force est de constater que dans les pays démocratiques, les électeurs n’acceptent plus être tenus à l’écart entre les deux échéances électorales. Ainsi, la question est désormais posée, si le citoyen peut décider en permanence de la politique nationale ou s’il peut uniquement participer au pouvoir par le biais d’élections.

 

Il s’agit de trouver une solution de compromis qui, d’une part ne bloque pas l’action politique et qui, d’autre part, permet au citoyen de s’exprimer sur les grandes orientations politiques. A cet effet, l’organisation d’un référendum peut être souhaitable, chaque fois que les intérêts vitaux d’un pays sont en jeu. L’organisation d’un référendum doit cependant être entourée de certaines précautions pour ne pas devenir un outil puissant aux mains des gouvernants.

 

Une autre forme de pression, beaucoup plus discrète celle-là, tient au poids des mentalités et des mœurs d’une société. Les gouvernants doivent en tenir compte dans leurs décisions, pour pouvoir recueillir l’adhésion populaire. Toute action politique, qu’elle soit bonne ou mauvaise, serait vouée à l’échec, si le corps social la rejetait unanimement. Ce qui ne veut pas dire, que la politique est faite pour plaire au peuple. Certaines situations exigent des décisions impopulaires qui par la suite peuvent s’avérer être de très bonnes mesures.

 

Une troisième forme de pression émane des groupes de pressions au sens large du terme. Ces pressions catégorielles s’exercent parfois officiellement par l’intermédiaire d’organisme bien structurés (syndicats, chambres professionnelles, groupes de défenses …etc), parfois de manière plus officieuse par l’intermédiaire de lobbies. L’objectif de tout groupe de pression est d’influencer le pouvoir politique pour satisfaire ses revendications catégorielles.

 

Cette façon de procéder est légitime et exprime les désirs et craintes des différentes catégories du corps social. Elle permet aux gouvernements de connaître les problèmes qui existent au niveau de la société et de réagir en conséquence.

 

Plus le groupe de pression est puissant (moyens financiers importants, nombre d’adhérents élevé), plus leurs revendications ont un chance d’être satisfaites. D’où l’importance de nombreux groupes de pressions aux idées opposées, qui permettent au pouvoir politique d’exercer un arbitrage entre différentes revendications, quitte à favoriser, pour des raisons diverses, les uns par rapport aux autres.

 

En ce qui concerne plus spécialement les lobbies, leur action ouvre parfois les portes à la corruption préjudiciable au bon fonctionnement d’une démocratie. Par ailleurs, de nombreux exemples tirés de l’histoire ont montré qu’un lobby devenu trop puissant, faisait chanter le gouvernement en place et dictait la politique du pays au lieu de celui-ci.

 

Extraits des actes du séminaire international sur le parlementarisme en Afrique de l’ouest francophone : tâches, problèmes et perspectives – FKA  et ADP, Ouagadougou 1994, pp. 41 – 43