L’OPPOSITION PARLEMENTAIRE |
||
OBJECTIFS 1. Les traits caractéristiques de l’opposition parlementaire sont connus. 2. Quelques fonctions de l’opposition parlementaire sont citées. CONTENU 1. traits caractéristiques de l’opposition parlementaire · Partis ou groupes de partis représentés à l’Assemblée Nationale mais ne participant pas à l’exercice du pouvoir au niveau de l’exécutif · Il s’agit souvent de minorité vaincue par les élections. · Les membres restent fidèles à leurs principes de base et projet de société et le traduisent par leur opposition à la majorité et/ou à l’exécutif. 2. Opposition parlementaire : forme d’expression légale de la minorité ou contre pouvoir en démocratie. · Elle est garantie du droit des minorités face à l’action gouvernementale. · Elle symbolise et illustre par son existence le respect du droit à la différence. 3. Fonctions de l’opposition parlementaire · L’opposition parlementaire combat, influence, améliore les décisions de la majorité soutenant l’action gouvernementale. · Elle joue le rôle de contrôle de l’action gouvernementale et la critique. · Elle favorise l’émergence de débat public sur la gestion de la vie nationale. · Elle contraste ses visions et positions avec celles du gouvernement et démontre la validité de son projet de société, etc.
Matériels didactiques
Texte : RELATIONS ENTRE PARTIS POLITIQUES DANS UN REGIME DEMOCRATIQUE Pour gouverner, le Président de la République a besoin d’une majorité au sein du parlement qui est : - soit l’expression du parti du président s’il en a un ; ce qui suppose que ce parti possède un nombre élevé de députés au parlement en tout cas au moins supérieur à la moitié de l’ensemble des députés. Dans ce cas, le parti du Président n’a pas à s’embarrasser de relations au sein du parlement puisque seul ses députés sont en nombre pour délibérer valablement. Lorsqu’il sollicite malgré tout, d’autres alliances au sein du parlement, c’est juste pour avoir bonne conscience vis-à-vis des observateurs extérieurs, - soit l’expression d’une coalition de partis politiques qui, sur la base du programme d’action du Président de la République et de son gouvernement, acceptent d’entrer en relations dans le cadre d’un groupe parlementaire. Dans le cas où cette coalition de partis détient la majorité, le Président de la République aura l’avantage de faire voter les lois par l’assemblée nationale avec plus ou moins de célérité en vue d’un exercice plus aisé des prérogatives du pouvoir exécutif. Relation entre partis : Constitution de l’opposition et processus démocratiques dans les parlements Les relations entre les partis politiques peuvent aboutir à la création d’une force d’opposition au sein du parlement. Si cette opposition était majoritaire et ne procède pas souvent à un discernement entre la démocratie et l’importance bourgeoise, le processus de démocratisation peut se voir menacer dans ses fondements. Par contre, si cette opposition s’assure de façon responsable, elle contribuera à renfoncer les bases du processus. En guise de synthèse, on peut retenir qu’un parti politique au sein d’un parlement véritablement démocratique ne peut toujours être le facteur déterminant pour toutes les décisions. Il se trouve toujours en relations multiples et multiformes avec d’autres partis. Toutefois quelque soit l’usage que l’on vise à faire de ses relations, elles ne sont jamais acquises définitivement. Néanmoins notre conviction est que les relations entre partis doivent se fonder sur l’acceptation des différences, l’acceptation des opinions mêmes contraires. Pour une relation saine au service du processus démocratique tant au niveau des partis de la mouvance présidentielle que ceux de l’opposition des erreurs sont à éviter notamment : - La fanfaronnade qui très souvent entraîne subitement l’intellectuel militant vers le messianisme qui lui fait croire que sans lui rien de concret, de beau et de grand ne peut se faire. - Le manque d’humilité qui n’est autre que le corollaire de la fanfaronnade. - Le manque de courtoisie qui lors des échanges d’idées et des débats conduit le militant à un esprit de suffisance parfois mal placé. - La critique gratuite et facile qui frise le dénigrement et qui n’assure nullement de bonnes relations. Par contre, il faut : - Nourrir les relations par les contrats réguliers entre les dirigeants des différents partis concernés. - Formaliser le cadre de la concertation sous forme de front, d’alliance, de rassemblement, etc… - Etablir des contrats à la base entre les membres des partis. - S’engager à former et à éduquer les militants, les populations qui sont les moteurs du développement. - Faire de la transparence, c’est-à-dire de la critique et de l’autocritique, un piler de ses relations. Le système de critique et d’autocritique doit s’étendre à tous les niveaux et s’appliquer de façon périodique.
Extrait de Actes du Séminaire International sur le parlementarisme en Afrique de l’Ouest francophone : Tâches, problèmes et perspectives ;- FKA – ADP ; Ouagadougou, mai 1994, pp 51-52
|
||