QUELQUES PROBLEMES DE L’ENVIRONNEMENT EN MILIEU URBAIN

 
 

 

OBJECTIFS

 1. Les informations sur les questions environnementales en milieu urbain sont abordées.

 2. Quelques objets et pratiques quotidiennes qui concourent à la dégradation de l’environnement en milieu urbain sont connus.

 
CONTENU 

1. les questions environnementales en milieu urbain

 ·         Les problèmes de l’environnement en milieu urbain proviennent de : 

-          L’inadéquation entre pression démographique croissante et (manque de) politique d’aménagement des villes. 

          Les comportements individuels, voire individualistes 

-          Le manque de ressources financières, matérielles et humaines 

-          L'absence de volonté politique en matière d'assainissement 

2. Quelques manifestations de ces questions environnementales en milieu urbain  

·         Occupation anarchique des espaces inhabitables (zones non loties, inondables ou non assainies, etc.), surtout dans les villes côtières ouest-afriaines. 

·         Installation d’infrastructures sur les voies naturelles d’eau 

·         Promiscuité et prolifération des maladies 

·         L’attachement à des habitudes de consommation nuisibles à terme à l’environnement (voiture individuelle, moto individuelle, sachet et boîtes en plastique, emballages à usage unique, batteries ou piles pour radio, etc.) 

3. Les atteintes quotidiennes à l’environnement : quelques exemples 

-          Dégradation de l’écosystème : matières non dégradables (plastiques), ordures, eaux usées, etc. 

-          Pollution de l’eau et de l’air par émission des gaz d’usine, déversement des produits toxiques dans la nature 

-          Bruits de nuisance causés par le vacarme sonore des garages, ateliers, discothèque,

      aéroport, passage des trains, klaxon divers, etc.  

SUGGESTION 

L’animateur pourrait insister sur la pollution de la nappe phréatique par l’enfouissement de déchets dans les sols et la proximité des latrines dans les villes en Afrique.  

 

 

 

 
Matériels didactiques

 

 

 

 

 

 

 

Texte 1 :

 L’auto empoisonnement  par les déchets

 

«  Ne pas attirer sur soi-même un malheur, ne pas causer soi-même sa perdition ». C’est la prière matinale de nombre de personnes. Malheureusement, il est certaines des pratiques conscientes ou inconscientes qui démentent carrément à leurs auteurs ce vœu. C’est lorsque, par exemple, les déchets ménagers et organiques sont enfouis pour des raisons économiques notamment, à domicile.

 Un tour d’horizon dans les habitations montre que les déchets produits quotidiennement, n’étant pas évacués convenablement dans la plupart de ces, cohabitent avec des hommes. L’évacuation ou la collecte journalière des ordures ne couvre que 20% de la production des 500 tonnes en moyenne produites à Cotonou. Il en ressort que les populations se retrouvent avec beaucoup de déchets sans savoir trop ce qu’il faut en faire. Elles ne se cassent pas la tête pour les enfouir dans la cour, dans les rues, après ou sans incinération. Ce geste ou cet acte, qui paraît pourtant si simple, n’est pas sans conséquence grave sur l’hygiène, la santé, et même la qualité de vie des populations. Car avec les pluies, les microbes et autres saletés infiltrent le sol pour se retrouver dans les puits. L’immigration de ces éléments nuisibles est d’autant plus facile que la nappe qui retient l’eau de consommation est à quelques mètres de la surface de la terre. Cette mauvaise gestion des ordures ménagères entraîne la contamination de l’eau, des aliments et par ricochet occasionne des maladies parasitaires et infectieuses. Chaque année, environ 10 000 enfants meurent de diarrhée au Bénin. Le manque à gagner devenant très important, il s’avère nécessaire que les populations cherchent à s’impliquer dans la collecte des ordures qu’elles-mêmes produisent par une participation financière ou par l’organisation des jeunes qui s’en occuperaient  contre de l’argent.

 Nuitamment

 Il n’y a pas que les déchets ménagers. " Cela fait maintenant plus de trois mois que notre WC est rempli et que notre propriétaire se refuse à le faire vidanger. N’en pouvant plus des difficultés que nous avons à nous soulager, nous (locataires) nous sommes cotisés de l’argent qu’un fils de la propriétaire a détourné. Se mettre à l’aise, dans la maison devient dégueulasse. C’est pour cela que j’ai déménagé ", a dit un informateur parlant de l’évacuation des déchets organiques.

 A côté de la mauvaise volonté de certains propriétaires, il faut prendre en considération le coût élevé (22.500 FCFA) d’un voyage de vidange qui paraît dissuasif. La solution de facilité trouvée dans certaines maisons, c’est de faire vidanger nuitamment les fosses par des jeunes du quartier pour déverser les excréments dans les trous de fortune creusés dans la cour. Si cela paraît résoudre d’un côté un problème, il en crée plus nuisible d’un autre. Comme les ordures ménagères après les pluies, il y a infiltration avec déversement des microbes dans les puits. La suite et les dégâts se laissent imaginer.

 Dans tous les cas il est préférable de débloquer mois d’argent pour l’assainissement de son milieu que d’avoir à débourser de sous pour les médicaments, les frais d’hospitalisation et qui, peut-être, ne feront pas l’affaire. Les deux termes de choix qui s’offrent ici n’ont de commune mesure. Car rien ne vaut la santé et la vie. Mobilisions-nous pour un assainissement de notre milieu.

  Julien ATCHADE

Extrait de :Actes du séminaire de formation des journalistes en environnement,

Centre WANAD, 1995,P.38

   

Texte 2 :

 La révolution de l’hygiène du milieu.

 Quatre « révolution » environnementales distinctes doivent s’accomplir dans les villes pour que les objectifs locaux et globaux en matière d’environnement puissent être atteints, à savoir :

 

  • La révolution de l’hygiène du milieu ;
  • La réduction des chimiques et physiques dans les habitations, sur les lieux de travail et dans l’espace urbain en général ;
  • L’établissement d’un lien écologiquement durable entre la ville et la région qui l’entoure ; et
  • L’établissement du niveau d’utilisation des ressources et du niveau des déchets jusqu’à un niveau compatible avec un développement durable à l’échelon global

 La plupart des villes d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine doivent encore intégralement mener les deux premières de ces révolutions – certaines d’entre elles les ont à peine amorcées. Des progrès majeurs ont été accomplis en Europe, en Amérique du Nord, en Australie et dans certaines villes d’autres régions en ce qui concerne la première et la seconde, quelques villes ont largement progressé en ce qui concerne la troisième, mais aucune ville – ou presque – n’a encore abordé la quatrième de ces révolutions.

 La révolution de l’hygiène du milieu

 La révolution de l’hygiène du milieu supprime les problèmes de santé publique liés à une forte concentration des populations : elle vise à fortement diminuer, voire à supprimer, le contact humain avec les matières fécales ainsi qu’avec d’autres corps pathogènes dangereux pour la santé et présents dans l’atmosphère, l’eau, les denrées alimentaires et le sol. Cette action se concrétise par une série de mesures évidentes – et considérées comme normales dans les grandes villes du Nord : fourniture d’eau traitée et canalisée, et mise en place des toilettes, dans toutes les habitations individuelles, dans tous les immeubles à habitations multiples, ainsi que dans tous les abris construits par les occupants eux-mêmes ; mise en place d’un système de drainage des eaux de surface et des fortes pluies ; création d’un service de ramassage et d’élimination des ordures et autres déchets solides ; lutte contre les agents vecteurs de maladies (tels que les rats et, en régions tropicales, les moustiques anophèles qui répandent la malaria) ; et des soins de santé préventif bien ciblés.

 L’amélioration des conditions de logement est également importante pour éviter le surpeuplement et veiller à ce que tous les ménages aient accès à de l’eau salubre et un système sanitaire. Bien que l’on considère souvent que les soins de santé ne fassent pas partie de l’hygiène du milieu, un système de soins primaires fortement orienté vers la prévention des maladies constitue un élément majeur de cette « révolution » - non seulement parce qu’il permet de traiter rapidement les blessés et les malades, y compris les affections diarrhéiques et respiratoires aiguës qui sont la cause principale de décès malgré l’existence de traitements peu coûteux et d’application aisée, mais également parce qu’il est capable d’assurer la protection de la population contre de nombreuses maladies contagieuses par des vaccins peu coûteux et efficaces.

 David Satterthwaite

Directeur du programme pour les Etablissements humaines de l’Institut International pour l’environnement

Extrait de : Le Courrier, N°149 1995,p.60